Souveraineté protéique déployer les connaissances de Cap Protéines
Le premier volet du programme de recherche et développement du plan protéines, porté par Terres Inovia et l’Idele, a abouti en deux ans à de nombreuses connaissances. Plusieurs acteurs estiment que l’un des enjeux réside désormais dans leur transfert dans les exploitations.
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Terres Inovia et l’Institut de l’élevage (Idele) ont tiré, le 31 mai 2023, un bilan de Cap Protéines. Les deux instituts ont porté ce programme de recherche, de développement, d’innovation et transfert adossé au plan protéines de janvier 2021 à décembre 2022. Un deuxième volet de Cap Protéines est prévu, sans toutefois qu’un budget n’ait été annoncé par le directeur général de l’enseignement et de la recherche, Benoit Bonaimé, présent. Le premier volet a bénéficié d’un financement de 20 millions d’euros dans le cadre de France Relance et de 55,5 millions d’euros issus de la filière des huiles et protéines végétales.
La protéine, une « vraie richesse »
Au travers des différents essais, le programme a généré de nombreuses connaissances utiles à l’amont comme à l’aval. À ce jour, Cap Protéines a déjà permis l’élaboration de nombreux outils et ressources. Deux sites internet en regroupent de nombreuses, l’un pour les productions végétales et l’autre pour l’élevage de ruminants.
Nombreux sont les professionnels à avoir souligné le besoin de poursuivre les travaux, notamment sur le volet du déploiement de ces informations. L’acquisition de références est apparue nécessaire, mais pas suffisante. « Il va nous falloir aller plus loin pour que les conseillers aient la bonne formation et les bonnes connaissances, pour que dans toutes les cours de ferme, on ait conscience que la protéine n’est pas une vue de l’esprit, mais une vraie richesse », a déclaré Martial Marguet, président de l’Idele.
Pour Stéphane Cadoux, de Terres Inovia, « nous avons besoin de nous requestionner sur la façon de faire du conseil ». Dans certains territoires pilotes ont été déployées de nouvelles stratégies de formation des conseillers (programme Cap Agronomie), qui « modifient profondément les habitudes de conseil », a-t-il estimé. Selon lui, le conseil vertical « fonctionne bien pour l’amélioration et l’optimisation des systèmes en place, mais on voit les limites ». Sur des questions plus larges, l’objectif est de développer la co-innovation avec les agriculteurs.
« Impulsion et moyens inédits »
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et du groupe Avril, a souligné des « avancées significatives ». Il a estimé que « les plans protéines s’étaient succédé depuis 1974. Mais ayons l’honnêteté de reconnaître que l’impulsion donnée depuis 2019 et les moyens déployés sont assez inédits. » Il a toutefois souligné le « besoin d’un certain nombre de moyens de production » pour relever le défi, citant les questions de foncier, d’eau, de produits phytosanitaires, ou encore des NBT (nouvelles techniques de sélection des plantes).
Les objectifs du plan protéines sont notamment de :
- Diminuer la dépendance de la France aux importations de protéines végétales ;
- Augmenter l’autonomie protéique des élevages de ruminants ;
- Augmenter la production et la consommation de légumineuses en alimentation humaine.
Pour cela, le plan protéines affiche l’ambition, d’ici à 2030, d’atteindre 2 millions d’hectares de légumineuses, de maintenir 2 millions d’hectares d’oléagineux, et de mieux valoriser les 13 millions d’hectares de prairies existantes. La France importe actuellement 3,5 millions de tonnes de soja par an.
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